Que feriez-vous si l’endroit où vous vivez risquait d’être submergé? Ou si quelqu’un voulait construire un pipeline de combustibles fossiles dans votre quartier? Ou si vous aviez de plus en plus de mal à vous nourrir?

Voici quelques témoignages de communautés en première ligne des changements climatiques. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur leur expérience et découvrir comment elles ont relevé ces défis avec force et courage.

Quand le niveau de la mer monte : l’histoire de l’île de Bonaire

Rues inondées à Bonaire après le passage de Bonnie en 2022. Les phénomènes météorologiques extrêmes et les inondations sont de plus en plus fréquentes en raison des changements climatiques. © Casper Douma / Greenpeace

Vous souvenez-vous de la première question? Que feriez-vous si l’endroit où vous vivez risquait d’être submergé?

Eh bien, la population de l’île caribéenne de Bonaire a décidé de poursuivre son gouvernement en justice. En 2024, un groupe de huit insulaires a intenté un procès contre le gouvernement néerlandais, affirmant que celui-ci violait leurs droits de la personne, notamment leur droit à la vie. Pourquoi? Parce qu’il ne faisait pas assez pour les protéger contre les changements climatiques.

La montée des eaux causée par les changements climatiques pourrait recouvrir définitivement certaines parties de leur territoire si le monde ne réduit pas ses émissions de gaz à effet de serre, véritable moteur des changements climatiques. Jusqu’à un cinquième de Bonaire pourrait se retrouver sous l’eau d’ici la fin du siècle.

Les insulaires demandent au tribunal d’ordonner au gouvernement de réduire rapidement ses émissions de gaz à effet de serre. Leur groupe demande également au gouvernement d’aider ses territoires à se protéger contre les effets des changements climatiques, tels que la montée des eaux et les phénomènes météorologiques extrêmes.

Il est déjà plus difficile de cultiver sur l’île en raison du climat plus chaud et plus sec.

La population de Bonaire veut que le gouvernement travaille avec elle pour protéger l’île des pires effets des changements climatiques. Cela permettra aux résident·es de continuer à y vivre et de transmettre leurs traditions à leurs enfants.

L’histoire de Bonaire n’est pas un cas isolé. Partout dans le monde, des communautés, y compris des défenseur·ses des terres autochtones au Canada, se mobilisent également pour protéger leur avenir.

Les Wet’suwet’en s’opposent au gazoduc Coastal GasLink

Une entreprise énergétique était prête à débuter les travaux de construction en vue de poser un gazoduc en 2018. Ce pipeline devait transporter du gaz naturel, un combustible fossile, depuis des mines situées dans le nord-est de la Colombie-Britannique jusqu’à la ville côtière de Kitimat.

Mais il manquait un élément important à l’entreprise pour pouvoir aller de l’avant. Les chefs héréditaires Wet’suwet’en n’avaient pas donné leur accord pour que le gazoduc traverse leur territoire.

Des groupes de défenseur·ses des terres Wet’suwet’en ont bloqué les routes menant aux chantiers. Ils ont également occupé ces espaces pour défendre les terres et les eaux de leur territoire.

La GRC est intervenue. Elle a arrêté des activistes et démantelé des barricades au cours des années qui ont suivi. Des manifestations, des marches, des blocus et des occupations en soutien aux Wet’suwet’en ont éclaté à travers tout le pays.

Le chef héréditaire Na’Moks a déclaré que le pipeline menaçait « nos eaux, nos saumons et nos droits ». Il a ajouté qu’il incombait aux chefs héréditaires de protéger le territoire.

Le projet de pipeline portait effectivement atteinte aux droits des peuples autochtones. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones stipule que les peuples autochtones ont le droit de refuser tout projet de développement sur leurs terres. La Colombie-Britannique a donné force de loi à la DNUDPA en 2019.

Le mouvement de résistance des Wet’suwet’en a ralenti la construction du pipeline. Il n’a été achevé qu’en 2024.

Alors que le peuple Wet’suwet’en s’est mobilisé pour protéger ses terres, d’autres communautés se tournent vers les énergies renouvelables pour assurer leur avenir énergétique.

Le chef Na’Moks, chef héréditaire Wet’suwet’en, s’est joint à des milliers de personnes à Vancouver, en Colombie-Britannique, en 2018. Cette manifestation dirigée par les peuples autochtones contestait la construction d’un autre projet pipelinier, le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan. © Rogue Collective

La communauté arctique qui carbure à l’énergie solaire

La Première Nation Vuntut Gwitchin d’Old Crow est la communauté la plus septentrionale du Yukon. La hausse des températures due aux changements climatiques constitue un grave problème dans la région. Les gens ont de plus en plus de difficulté à subvenir à leurs besoins alimentaires.

Ils doivent attendre plus longtemps avant de sortir pêcher sur la glace, car celle-ci met plus de temps à geler. Ils chassent moins de caribous de Porcupine, car le réchauffement climatique complique également la recherche de nourriture pour ces animaux. Les quelques caribous qui s’aventurent dans la région arrivent plus tard dans la saison.

Old Crow a été l’une des premières communautés autochtones à déclarer un état d’urgence climatique en 2019. Avant cela, elle utilisait du diesel pour combler tous ses besoins énergétiques, ce qui générait des émissions de gaz à effet de serre.

La communauté possède désormais le plus grand parc solaire du Yukon. Elle utilise la lumière du soleil pour produire un quart de son énergie! Le fait d’être propriétaire du parc permet à la communauté d’avoir plus de contrôle sur les décisions énergétiques. Et en réduisant la pollution, la communauté contribue à ralentir les changements climatiques et à protéger son avenir.

Envie de lire d’autres témoignages de communautés résilientes?

Que ce soit en s’opposant à des projets nuisibles ou en élaborant leurs propres solutions climatiques, ces communautés montrent que le changement est possible. Ensemble, leurs actions contribuent à façonner un avenir où les gens et la planète peuvent prospérer.

Vous pouvez soutenir les communautés en première ligne des changements climatiques en partageant leurs histoires. Poursuivez votre lecture en consultant les pages Les jeunes face à la crise climatique et À quoi ressemble la justice climatique?