Nous pouvons compter sur l’aide de plusieurs super-héros pour lutter contre les changements climatiques.

Les combustibles fossiles libèrent du dioxyde de carbone lorsque nous les brûlons pour produire de l’énergie. Ces émissions de carbone réchauffent notre atmosphère et provoquent des changements climatiques. Heureusement pour nous, les terres et les océans absorbent environ la moitié de cette pollution. Ils la retirent de l’atmosphère et empêchent la planète de se réchauffer davantage.

Quatre écosystèmes en particulier ont des capacités de stockage du carbone exceptionnelles! Ils peuvent nous aider à ralentir les changements climatiques et à nous adapter à leurs impacts. Mais nous devons veiller à leur bonne santé pour les aider à s’acquitter de cette mission.

Un homme se tient à côté d’un arbre dans la forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique. © Oliver Salge / Greenpeace

1. Les océans

Les océans en bonne santé sont très efficaces pour éliminer le dioxyde de carbone de l’air. Le phytoplancton joue un rôle clé dans ce processus.

Ces organismes microscopiques absorbent le dioxyde de carbone lors de la photosynthèse. Les petits animaux mangent le phytoplancton, et sont à leur tour mangés par des animaux plus gros. Le carbone se déplace à travers la chaîne alimentaire jusqu’à ce qu’un animal meure et sombre au fond de l’océan.

Le phytoplancton absorbe des milliards de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, soit autant de carbone que toutes les plantes et tous les arbres terrestres réunis.

Le stockage du carbone n’est pas l’unique contribution des océans au refroidissement de la planète. Ils absorbent également plus de 90 % de la chaleur générée par les changements climatiques!

2. Les forêts

Les forêts sont également des as du stockage de carbone, absorbant environ un tiers de notre pollution par le dioxyde de carbone.

En se développant, les arbres absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère lors de la photosynthèse. Ils stockent le carbone dans leur tronc, leurs branches, leurs racines et leurs feuilles, mais aussi dans le sol qui les entoure.

Heureusement, la Terre comporte de nombreuses forêts! Elles couvrent encore environ 30 % de la planète, et le Canada possède la plus grande forêt intacte restante au monde. La forêt boréale canadienne commence juste en dessous du cercle polaire arctique. Elle s’étend de Terre-Neuve-et-Labrador, au large de la côte atlantique, jusqu’au nord-est de la Colombie-Britannique et au Yukon. Elle abrite des arbres anciens d’une très grande importance, car ils stockent de grandes quantités de carbone accumulées au fil des siècles.

La forêt boréale canadienne contribue également à la protection de la biodiversité du Canada. Elle abrite une faune très variée qui comprend notamment des saumons, des ours noirs, des lièvres d’Amérique et des caribous.

3. Les prairies, ces forêts à l’envers

Les arbres et les arbustes se font rares dans les prairies canadiennes. On y trouve une abondance d’herbes et de fleurs sauvages qui nourrissent de nombreuses abeilles et papillons. Elles comprennent les prairies qui s’étendent du Manitoba à l’Alberta.

Les gens qualifient les prairies de « forêts à l’envers » car jusqu’à 90 % de leur biomasse se trouve sous terre, cachée dans des systèmes racinaires profonds. Ces systèmes racinaires et le sol qui les entoure absorbent et stockent des milliards de tonnes de carbone.

Les racines rendent également le sol plus spongieux. Les terres spongieuses ont une grande capacité d’absorption, ce qui permet de gérer les fortes pluies et les inondations exacerbées par les changements climatiques. Il permet également aux prairies de mieux résister à un autre impact des changements climatiques : les sécheresses.

4. Les tourbières

Posez les pieds au mauvais endroit dans une tourbière et vous pourriez y laisser vos chaussures!

Les tourbières sont des zones humides où le sol est recouvert d’eau. Appelé tourbe, celui-ci est constitué de matières végétales partiellement décomposées qui se sont accumulées au fil des siècles.

Les tourbières sont des puits de carbone très efficaces! Elles ne couvrent que 3% de la surface de la planète, mais les tourbières humides et en bonne santé stockent deux fois plus de carbone que les forêts du monde entier. Un quart d’entre elles se trouvent ici au Canada.

Les plantes qui poussent dans les tourbières absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère lors de la photosynthèse. Une fois mortes, elles ne peuvent pas se décomposer complètement dans l’eau ou libérer tout le carbone qu’elles stockent.

Les tourbières saines ralentissent ou empêchent également la propagation des feux de forêt. Leur grande capacité de rétention d’eau en font un rempart contre les inondations.

Un lac entouré de tourbières dans la forêt boréale de l’Alberta. © Greenpeace / Colin O’Connor

Même les forces de la nature ont parfois besoin d’aide

Aussi puissants soient-ils, ces super-héros du stockage de carbone sont aujourd’hui en grande difficulté.

La vie marine est menacée par la pêche industrielle, la pollution et l’excès de chaleur et de dioxyde de carbone absorbé par l’eau.

Les prairies du Canada constituent l’un des écosystèmes les plus menacés au monde. Plus de 80 % ont déjà disparu en raison de l’expansion des terres agricoles ou des villes et des villages.

Environ 15 % des tourbières au monde ont été drainées, transformées en terres agricoles, brûlées ou exploitées à des fins énergétiques.

Et partout sur la planète, des forêts sont abattues et transformées en espaces agricoles industriels. Leur disparition s’accélère également en raison de l’exploitation forestière industrielle et des impacts des changements climatiques, comme les sécheresses et les feux de forêt.

Lorsque ces écosystèmes disparaissent, ils relâchent le carbone qu’ils stockaient. Les arbres libèrent du carbone en brûlant lors de feux de forêt, tout comme les tourbières en étant drainées. Nous devons protéger ces écosystèmes pour qu’ils puissent stocker davantage de carbone, mais aussi pour qu’ils ne libèrent pas le carbone qu’ils ont déjà emmagasiné. Cela accélérerait encore plus les changements climatiques!

Scène de dévastation après un feux de forêt dans les Rocheuses, en Alberta. © Markus Mauthe / Greenpeace

Une course contre la montre : le plan mondial pour mieux protéger la nature d’ici 2030

En 2022, plus de 190 pays ont convenu de mieux protéger la planète en adoptant l’Accord de Kunming-Montréal. Le Canada était l’un d’entre eux.

Cet accord représente l’un des plus grands efforts de conservation entrepris à ce jour. Les gouvernements se sont engagés à protéger 30 % des terres et des eaux de la planète d’ici 2030.

Ils ont également convenu de reconnaître l’importance du respect des connaissances, des droits et des pratiques de gestion des peuples autochtones pour atteindre l’objectif 30X30. Au Canada, les prairies, les tourbières et les forêts sont le foyer de nations autochtones depuis des milliers d’années. Leurs connaissances et leur leadership sont essentiels pour mieux protéger et gérer ces milieux.

Vous pouvez faire pression sur le gouvernement canadien pour qu’il fasse le nécessaire afin d’atteindre l’objectif 30X30. Dites-lui d’adopter une loi forte sur la protection de la nature, élaborée en partenariat étroit avec les peuples autochtones.